Le fonds d’archives « Henri Chabot » provient des grands-parents maternels d’un ingénieur-inventeur à la retraite (son nom ne sera pas mentionné pour des raisons d’anonymat). Le transfert du fonds à l’AECV a été réalisé le 15 février 2025. Celui-ci a été inventorié le jour même (cf. inventaire ci-après).
Les archives composant le fonds (1,2 m. linéaire) commencent en 1912 et s’étendent jusqu’en 1935, c’est-à-dire entre l’arrivée d’Henri Chabot et sa famille au Tonkin jusqu’au moment où la Société indochinoise de recherches et d’études minières arrête ses prospections au Laos et en Annam. La famille Chabot rentre en France l’année suivante (1936). Le reste des archives (celles concernant les mines du Boleo au Mexique, du Laurium en Grèce, et de Malfidano en Sardaigne) a été conservé par le donateur.
Le lecteur y trouvera (cf. inventaire détaillé ci-après) des documents de première main au sujet des activités de M. Chabot en Indochine, en particulier en matière de prospection et d’exploitation minière au Tonkin, au Laos et en Annam : statuts de sociétés, notes personnelles, comptes-rendus et bilans d’exploitation, rapports et études de prospection minière, cartes, plans et schémas, photographies originales (mines, paysages, famille, etc.) et cartes postales.
Henri Chabot et Adrien Braly aux mines de Tràng Đà, 1916. AECV, fonds Henri Chabot.
Marie Henri Romulus CHABOT (1874-1942)
Né à Paris (XXe) le 28 janvier 1874, il est le fils de François Martin Chabot (1838-1905), mécanicien, et de Marie Goffin (1840-1888).
Marié en 1901, à Santa-Rosalia (Mexique), avec Albertine Gilbert (1884-1963), il est le père de trois enfants :
- Marie Georgette (Paris XXe, 31 juillet 1901 – Nice ou Antibes, 29 septembre 1945), mariée en 1923, à Tuyên Quang, avec Édouard Vincenti, ancien de Malfidano, directeur des Étains et Wolfram du Tonkin ;
- Marie-Rose (Buggerru, Sardaigne, 1906 – Cali, Colombie, 25 sept. 1967), mariée en 1928, à Tuyên Quang, avec Pierre Crépy, ingénieur E.C.P. aux mines de Tràng Đà ;
- Marie Noëlle Françoise (Hanoi, 1er mars 1927 – Sallanches, 7 septembre 2023), mariée à Juan-les-Pins, le 29 juillet 1949, avec Paul Désiré Galvin.
La famille Chabot à son arrivée en Indochine, 1912. AECV, fonds Henri Chabot.
En 1892, il entre à l’École centrale de Paris (1892). Il en sort ingénieur en juillet 1895.
Engagé volontaire pour quatre ans le 8 novembre 1894 (Castres), il est sous-lieutenant de réserve au 3e R.A. de Castres du 1er octobre 1895 au 30 septembre 1896.
En 1897-1898, il travaille en qualité d’ingénieur de la maison Arrault à Paris, pour laquelle il effectue des sondages.
De mars 1898 à juin 1902, il est ingénieur aux mines du Boleo (Mirabaud et Cie) à Santa-Rosalia (Mexique).
Le 1er octobre 1902, il est recruté en tant qu’ingénieur divisionnaire aux mines du Laurium (Grèce), puis il devient ingénieur en chef aux mines de Malfidano à Buggerru, en Sardaigne (août 1904 – février 1912).
Recruté en Indochine, il devient directeur des mines de Tràng Đà (fév. 1912 – avril 1928), première mine métallique indochinoise exploitée industriellement (laverie, etc.). Il assure son maintien en activité pendant la période critique (1914-1922).
Ingénieur-conseil de 1928 à 1936, il est notamment :
- Fondateur et directeur général de la Société civile de prospections minières du Laos, à Hanoi (28 avril 1928), transformée en Société indochinoise de recherches et d’études minières (SIREM : 19 septembre 1929). Il réalise plusieurs missions de prospection en Annam et au Laos pour le compte de cette société (1929-1935).
- Créateur de la Société des mines d’or de Pak-Beng (Laos), au capital de 200 000 piastres (1928).
- Administrateur délégué de la Compagnie de recherches et d’exploitations minières à Hanoi (juin 1928 – juin 1930).
- Directeur par intérim de la Société minière des étains d’Extrême-Orient (mars-nov. 1933) : il assure notamment la mise en route industrielle de la laverie.
- Directeur par intérim de la mine d’or de Bồng Miêu (Quảng Nam), située à 100 km du port de Tourane (Đà Nẵng) : sept. 1935 – avril 1936.
- Autorisé à acquérir des droits et biens miniers (1936).
Il quitte l’Indochine en 1936 et prend sa retraite à Antibes. A distance, il fait de nouvelles tentatives pour valoriser Pak Beng (Laos) : 1936-1941.
En 1941, sa famille et lui sont invités par des amis à Constantine pour échapper aux restrictions alimentaires. Il y décède le 5 juillet 1942.
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- Mérite civil italien pour le sauvetage de la mine de Buggeru (janvier 1910).
- Président de l’Association des mines métalliques du Tonkin (1921-1924).
- Officier d’académie (J.O.R.F., 15 fév. 1925).
Les mines de Tràng Đà (flanc nord), vue stéréoscopique, 1914. AECV, fonds Henri Chabot.